DOSSIER N°4

Anomalies dans le système solaire

 

ANOMALIES  SUR  PHOBOS

( PARTIE 2)

 

 

 

 

La sonde Mars Reconnaissance Orbiter (acronyme : MRO). MRO est une sonde spatiale américaine actuellement en orbite autour de la planète Mars. Son lancement, initialement prévu par la NASA le 10 août 2005, a du être reporté à deux reprises, suite à des incidents techniques. Elle a été finalement lancée avec succès, le vendredi 12 août 2005, pour une odyssée d’environ 500 millions de kilomètres en direction de Mars.

 

 

 

Document 1 :  la sonde Mars Reconnaissance Orbiter au-dessus de la planète Mars (vue d'artiste).

 

 

 

Mieux comprendre Mars. Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), dont les objectifs scientifiques sont multiples, devrait permettre d’améliorer notre compréhension de Mars grâce à une observation détaillée de sa surface. Elle permettra aussi de sélectionner d’éventuels sites d’atterrissages, ou d’amarsissage, pour les prochaines missions. Elle fera office de relais à haut débit pour les futures bases installées à la surface de la planète rouge. Elle remplacera la vieillissante sonde Mars Global Surveyor comme plate-forme principale d’observation. MRO est devenue, une fois en orbite, le quatrième satellite artificiel en activité autour de Mars, rejoignant ainsi la sonde européenne Mars Express, et les deux sondes de la NASA , Mars Odyssey et Mars Global Surveyor.

 

 

Des images exceptionnelles. Après Mars Express en 2004, Mars Reconnaissance Orbiter a photographié le satellite Phobos. Ces images d’une très grande qualité ont été acquises le 23 mars 2008 par la caméra Hirise. Leur analyse va, sans aucun doute, faire avancer de façon significative nos connaissances de ce mystérieux satellite. Phobos, que l’on pense riche en glace d’eau et matière carbonée, est similaire à la Lune. Sa surface est criblée de cratères de toutes tailles et recouverte d’une couche de poussière (régolite) issue de la décomposition du sol par le vent solaire et les impacts météoritiques.

 

 

 

Document 2 :  la caméra Hirise en cours d'assemblage.

 

 

 

Des images en très haute-résolution. La caméra Hirise (en anglais High Resolution Imaging Science Experiment) est constituée d’un télescope réfléchissant de 0,50 mètre ( 50 centimètres de diamètre). C’est le plus grand télescope jamais embarqué à bord d’une sonde spatiale de ce type. Hirise a une résolution angulaire qui correspond à 0,30 mètre au sol depuis une hauteur de 300 kilomètres . Elle prend des clichés dans trois bandes de couleurs : en bleu-vert, en rouge et dans l’infrarouge. Pour faciliter la cartographie de sites potentiels d’amarsissage, la caméra Hirise peut produire des images stéréo. On peut ainsi estimer la topographie d’un site avec une précision de 0,25 mètre . Cette résolution de 25 à 32 centimètres par pixel permet de voir des détails d’environ 1 mètre . Hirise est capable de « voir » des objets pas plus gros qu’un ballon de football. A titre de comparaison, les plus petits détails visibles sur les images obtenues par les orbiteurs Viking, qui ont étudié la planète rouge entre 1976 et 1982, avaient la taille d’un terrain de football. La résolution de cette petite merveille de technologie est de cinq fois supérieure à celle de la caméra MOC embarquée à bord de Mars Global Surveyor. Cependant, les clichés pris par Hirise couvriront un champ très petit, de sorte qu’en deux ans, elle ne pourra photographier qu’environ 1% de la surface de Mars. Les zones à observer seront donc soigneusement sélectionnées à partir des données fournies par les précédentes sondes. Plus de 10.000 images en très haute définition sont attendues tout au long de la mission primaire de deux ans (2006 - 2008). MRO devrait envoyer vers la Terre cinq fois plus de données que toutes les sondes martiennes qui l’ont précédé. Malheureusement, le public ne pourra accéder qu’à un tout petit nombre de ces images qui seront, nous n’en doutons pas, soigneusement sélectionnées.

 

 

 

Document 3 : le robot Mars Polar Lander posé sur le sol de Mars (vue d’artiste). Malheureusement, cette image n'est qu'une reconstitution car la mission fut un échec et le robot ne se posa jamais sur Mars.

 

 

 

Document 4 :  Mars Polar Lander vu de dessus. Cette image nous servira de modèle pour comparer la puissance de résolution entre la caméra haute résolution (MOC : en anglais Mars Orbital Camera) embarquée sur la sonde Mars Global Surveyor (MGS), et la caméra Hirise embarquée à bord de Mars Reconnaissance Orbiter (MRO).  

 

 

 

Document 5 : à gauche, le robot  Mars Polar Lander vu par la caméra haute résolution MOC (Mars Orbital Camera), et à droite, le même robot vu par Hirise. La résolution de l’image de droite est cinq fois supérieure à celle de gauche. 

 

 

 

Document 6 : le robot Mars Polar Lander photographié avec différentes résolutions. En haut à gauche, la résolution est de 1 centimètre par pixel. En bas à droite, la résolution est de 1,5 mètre par pixel. La meilleure résolution possible de la caméra qui équipe Mars Global Surveyor (MOC) est de 1,5 mètre par pixel. A ce niveau, le robot n’occupe au sein de l’image qu’un seul pixel grisâtre. Avec ses 30 centimètres par pixel, la caméra Hirise permet donc de distinguer très nettement des objets dont les dimensions peuvent atteindre plusieurs mètres. Ce point est important à signaler car les anomalies qui apparaissent sur les documents photographiques que nous présentons ci-dessous ont certainement été photographiés avec ce niveau de précision (mais nous ne verrons jamais ces anomalies avec autant de précision).   

 

 

 

Document 7 : Phobos, photographié le 23 mars 2008. Les détails les plus petits mesurent 20 mètres (source Nasa).

 

 

 

Document 8 : anomalie 1, au centre une forme régulière (source Nasa).

 

 

 

Document 9 : anomalie 1, au centre, au-dessus de la flèche (source Nasa).

 

 

 

Documents 10 : anomalie 1, agrandissements (source Nasa).

 

 

 

Documents 11 : anomalie 2, avec agrandissement (source Nasa).

 

 

 

Documents 12 : anomalie 3, avec agrandissement (source Nasa).

 

 

 

Une mission cruciale pour la Nasa. MRO est plus qu’une simple mission martienne de plus. Elle est même cruciale pour la Nasa puisqu’un échec retarderait tout le programme d’exploration de la planète rouge prévu pour la décennie à venir. En effet, le nom de la sonde n’est pas anodin, Mars Reconnaissance Orbiter est bien partie en reconnaissance. C’est elle qui permettra de choisir les prochains sites à étudier. De plus, c’est aussi elle qui servira de balise de navigation pour effectuer des atterrissages de haute précision. Enfin, c’est encore elle qui relayera vers la Terre les données collectées par les engins au sol. La mission MRO prépare donc l’avenir, c’est-à-dire le retour d’échantillons et même, aux dires de la Nasa, l’arrivée de l’homme sur la planète rouge.

 

 

D’où vient Phobos ? Phobos est une des plus petites lunes du Système Solaire avec des formes très irrégulières ( 27 km x 22 km x 19 km ). Sa surface est littéralement criblée de cratères d’impact. Son plus grand cratère (le cratère Stickney) a un diamètre de 10 km , soit plus de 30 % de la taille du satellite. Phobos orbite à une distance de 6000 km au-dessus de Mars. Aucun autre satellite dans le système solaire n’est aussi proche de sa planète. Les astronomes considèrent qu’en raison de cette proximité avec la planète rouge, Phobos est condamné. Dans environ 40 millions d’années environ, le satellite pourrait soit se briser pour former un anneau autour de Mars, soit s’écraser à sa surface. De l’histoire de Phobos on ne sait pas grand-chose. Il n’est même pas certain que cette lune de Mars se soit formée en même temps que la planète rouge. L’idée qui prévaut actuellement est que, comme Deimos, Phobos serait un astéroïde de la ceinture de Kuiper capturé par Mars, mais le mécanisme de cette capture n’est pas encore très bien compris.

 

 

 

Documents 13 : Phobos photographié en orbite autour de Mars. La proximité de Phobos par rapport à Mars a longtemps intrigué les astronomes.

 

 

 

Le cratère Stickney. Stickney est le cratère le plus remarquable de Phobos avec un diamètre d’environ 10 km . C’est une formation impressionnante si l’on considère les dimensions modestes de Phobos. Il est probable que l’impact à l’origine de sa formation a bien failli pulvériser le satellite. Les stries qui parcourent sa surface en sont les conséquences les plus visibles. Elles atteignent à certains endroits 700 mètres de large et 90 mètres de profondeur.

 

 

 

Documents 14 : le cratère Stickney avec des stries profondes sur ses pentes (source Nasa). 

 

 

 

© Daniel Robin juillet 2008.

 

 

Anomalies sur Phobos : partie 1.

 

 

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