LA MORT ET AU-DELA

Expérience de mort imminente 

et évolution spirituelle

 

 

Auteur : Daniel Robin

(témoignage, fiction, étude, essai)

 

 

 

PRESENTATION 

La Mort et Au-delà, n’est ni tout à fait un roman, ni tout à fait un témoignage, ni un document à part entière, ni même une étude théorique et savante sur les NDE : c’est, paradoxalement, un peu tout cela à la fois. C’est d’abord un témoignage, parce que des événements réels et vécus sont habilement intégrés dans la trame d’une fiction, où plus exactement dans un témoignage-fiction comme j’aime à l’appeler. Ce livre est aussi un document dans la mesure où il expose en détail les différentes phases des expériences aux frontières de la mort en se basant, par exemple, sur les travaux de chercheurs tels que Raymond Moody et Kenneth Ring. C’est aussi une œuvre d’imagination, puisque les personnages et bon nombre de situations relatées dans la première partie sont totalement imaginaires. Roman-vérité ou témoignage-fiction, peu importe, La Mort et Au-delà se veut avant tout une œuvre de réflexion sur la mort, sur notre destinée au delà de la mort, sur la réalité de la vie après la mort, et sur la possibilité de communiquer avec des défunts lors des NDE. Mais c’est aussi une sorte de méditation, qui prend la forme d’un récit de métaphysique-fiction sur la signification des NDE pour l’Humanité, et sur l’influence qu’elles pourraient exercer sur son évolution spirituelle.

 

 

 

 

Qu’as-tu fais de ta vie ?

 

Nous naissons démunis. Pendant son existence terrestre, un être humain a peu de chances de percer les mystères de la vie et de la mort. Il lui sera impossible de comprendre pourquoi il est venu dans ce monde, et ce qu’il doit y faire. En naissant, personne ne nous dit par exemple : « Pour éviter les ennuis sur cette terre, il faut faire en priorité telle chose qui est considérée comme bonne... Il faut penser à telle et telle choses qui seront très utiles pour toi... Il faut veiller à ce que telle chose, qui est jugée bonne pour toi, soit faite... Il ne faut surtout pas faire telle autre chose qui est considérée comme mauvaise, et même nuisible, etc.. ». Nulle recommandation, nul conseil, ne nous sont donnés pour nous préserver des dangers qui nous menacent. Même l’éducation que nous recevons de nos parents et de nos maîtres n’est pas d’une grande efficacité pour nous préserver des pièges qui nous guettent sans cesse tout au long de notre vie. 

 

Nous avons oublié qui nous sommes vraiment. Nous croyons que personne n’est en mesure de nous dire pourquoi nous naissons, ce que nous sommes venus faire sur Terre et quelle est la signification ultime de la vie. Nous sommes donc contraints de nous débrouiller seul, de chercher, de fouiller, et d’essayer de mettre du sens dans nos actes et dans nos pensées au fur et à mesure que nous avançons dans la vie. Dès que nous arrivons dans ce monde, nous ne savons plus rien. C’est comme si nous devions, en quelque sorte, tout réapprendre. C’est comme si nous avions tout oublié après un grave accident et que nous ne savions plus qui nous étions. Nous sommes comme ces grands accidentés de la route qui ont l’impression que leur vie a commencé juste après leur accident. Pour eux, cet événement traumatique marque une rupture définitive entre leur ancienne et leur nouvelle existence. Ils réagissent comme s’il n’y avait rien eu avant. Comme eux, nous naissons amnésiques, faibles, ignorants, crédules, et démunis. En dépit de ces handicaps multiples, qui en d’autres circonstances seraient rédhibitoires, et nous disqualifieraient dès le départ, (c’est-à-dire des circonstances dans lesquelles nous n’aurions aucune chance de réussir), nous sommes littéralement « jetés-dans-le-monde » sans ménagement (pour reprendre une expression du philosophe allemand Martin Heidegger). C’est comme si on poussait dans une mer agitée et infestée de requins un homme qui ne sait pas nager. Lorsque nous venons au monde, nous sommes précipités dans la fosse aux lions telles d’innocentes victimes qui ignorent tout des supplices qu’elles vont endurer. 

 

Nous errons dans les ténèbres. Alors, le premier réflexe est de s’interroger et de se demander : Mais qu’ai-je fait, mon Dieu, pour mériter un tel sort ? Quelle faute ignoble ai-je commise ? Faut-il que je sois très coupable pour endurer de tels châtiments ? Mais encore une fois personne ne pourra répondre à nos interrogations. Le tableau que nous dressons de notre condition peut paraître noir, mais il ne nous semble pas exagéré. En tout cas, il n’est pas le produit d’un cerveau dépressif, mais plutôt le résultat d’une perception lucide de la réalité. Force est de constater que nous naissons seuls, sourds (car nous ne savons pas entendre ce qui est bon pour nous), aveugles (car nous ne savons pas voir la vérité), désemparés, soucieux, et inquiets. Notre condition est d’errer dans les ténèbres à la recherche de la vérité sans jamais savoir si nous la trouverons un jour. Peut-on imaginer une situation plus difficile que la nôtre ?

 

L'école de la vie. Quel est le sens de notre vie ? Vers quel but lointain et inconnu nous dirigeons-nous ? Peut-être, et contrairement aux idées ambiantes qui façonnent insidieusement le monde moderne, peut-être que ce but n’a rien à voir avec la recherche du bonheur et du confort à tout prix ? Peut-être que ce but n’est pas de jouir au maximum des plaisirs de la vie et de se battre comme des chiens pour occuper les meilleures places dans la société. D’ailleurs, si tel était le cas, serions-nous capables de trouver ce prétendu bonheur dans l’assouvissement perpétuel de nos désirs sans cesse renouvelés ? Au contraire, notre « mission », si je puis m’exprimer ainsi, n’est-elle pas avant tout d’apprendre et de comprendre ce que nous sommes, et où nous allons ? Ne serions-nous pas sur terre à l’école de la vie ? Tels des enfants sur les bancs d’une classe, notre condition serait celle d’élèves turbulents et incultes obligés d’apprendre les rudes leçons de l’existence. On peut penser, par exemple, que les épreuves que nous endurons sont destinées à forger, par le « feu » en quelque sorte, notre âme et notre esprit. Grâce à ce que nous subissons nous serions, malgré nous, fortifiés, aguerris, et mieux disposés à saisir les vérités fondamentales de l’existence. Notre sort n’est-il pas de plier devant l’adversité et d’accepter d’en tirer les enseignements ?

 

 

Cultiver l’humilité. Il est aisé de vérifier que tout dans ce monde est fait pour blesser notre orgueil naturel et ramener nos ambitions à de plus faibles proportions. A moins d’être stupide et borné, il paraît évident que bon nombre des circonstances qui se présentent à nous, nous incitent, et nous offrent surtout l’occasion de cultiver des vertus comme l’humilité, la patience, l’indulgence, la compassion, la réserve, la pondération, et la prudence. Inversement, elles nous suggèrent de nous défaire de l’arrogance, de la suffisance, de la vantardise, et de l’emportement, qui caractérisent bien souvent nos manières d’agir. 

 

Notre passage sur Terre est important. Une autre évidence s’impose à nous : la vie sur Terre est brève. Cette brièveté nous oblige à apprendre dans des délais très courts les leçons de la vie. Notre passage ici-bas est transitoire, éphémère, tragique, et sous bien des aspects, dérisoire. Mais malgré cela, nous devons avancer, lutter, et nous préparer à mourir. Curieusement (et c’est là un paradoxe difficile à comprendre), c’est aujourd’hui et maintenant, dans l’éphémère, le précaire, dans le flot tumultueux de la vie, que nous bâtissons notre destinée future. Tout laisse à penser que la vraie vie est au-delà de notre existence terrestre présente, mais en même temps, c’est ici et maintenant que nous posons les bases de notre avenir. Ce que nous devrions toujours avoir à l’esprit (et c’est une vérité enseignée par toutes les traditions spirituelles), c’est que le permanent, le durable, le solide, l’essentiel, l’authentique, sont situés au-delà de ce monde illusoire. Mais nous sommes aussi immergés dans ce monde, et nous devons comprendre que notre passage sur Terre est d’une extrême importance. 

 

Des questions et des paradoxes. Il ne faudrait donc jamais oublier que la vraie vie n’est pas ici, et qu’à côté de ce qui nous attend après la mort, notre vie terrestre ressemble à un songe creux. Mais, et ce n’est pas le moindre des paradoxes de notre condition d’être humain, c’est aussi à travers le « rêve » de la vie ordinaire qu’il nous faut trouver le chemin qui conduit vers l’éveil. Dans toutes les situations de notre vie, la référence et le modèle de nos actes, de nos paroles, et de nos pensées, ne devrait pas être recherché dans ce monde mais dans l’autre. Mais, et c’est encore une curieuse ironie de notre condition, c’est aussi dans ce monde qu’il nous faut agir, agir vite et bien. Interrogeons-nous : que valent nos vaines préoccupations face à l’éternité ? Sont-elles, d’ailleurs, aussi vaines qu’elles paraissent ? Nos pensées, nos paroles, nos attitudes, et nos actes ne nous engagent-ils pas vis-à-vis d’une destinée posthume, même si parfois tout ce que nous faisons nous semble vain ? Ce sont-là, sans aucun doute, les premières leçons (sous forme de questions) qui nous sont enseignées, mais nous n’en saisissons presque jamais l’importance.

 

Des épreuves nécessaires. Notre passage ici-bas n’est-il pas prévu pour nous éprouver, pour tester notre capacité à gérer des situations difficiles, voir terribles, et à garder, malgré tout, la « tête froide » dans l’épreuve ? Certes, les coups peuvent paraître rudes, mais n’est-ce pas le prix à payer pour progresser ? les problèmes, les malheurs, les souffrances, les obstacles, se révéleraient être, en définitive, d’indispensables et efficaces moteurs pour notre élévation. N’est-ce pas dans le feu de l’épreuve que nous nous purifions, et le but n’est-il pas justement de se purifier ? Le but n’est-il pas de nous débarrasser, ici-même, c’est-à-dire dans notre condition humaine ordinaire, de nos scories psychiques, de nos « déchets » mentaux, de nos « saletés » intérieures ? N’est-il pas impératif de nettoyer nos « écuries d’Augias », d’éliminer tout ce qui encombre inutilement notre âme, notre coeur, et notre esprit ? N’est-il pas urgent d’ « assécher les purulences » comme disent les bouddhistes ? 

 

 

Une question simple et décisive. Mais nous purifier ne veut pas dire que nous devenions masochiste. Il est hors de question de s’infliger volontairement des souffrances, de se torturer, de se mutiler, de se flageller mentalement et physiquement. Le dolorisme n’a jamais été une voie d’élévation spirituelle. Purification signifie au contraire acceptation sereine de tous les aspects de la vie, profonde intégration de nos manques et de nos faiblesses, élargissement de notre champs de conscience à tout ce qui existe, dépassement dans l’humilité de nos limitations intérieures, prise de conscience aiguë de ce que nous sommes, et mise en oeuvre de tous les moyens dont nous disposons pour favoriser notre élévation spirituelle. La purification n’est pas une torture destinée à nous réduire en cendre, c’est au contraire une expansion intérieure qui se réalise dans la joie de l’accomplissement. Il n’est pas impossible, en effet, une fois franchie à l’instant de notre mort la porte qui s’ouvre sur les dimensions de l’au-delà, que « quelqu’un » (un être ou une entité mystérieuse par exemple) nous pose cette simple mais décisive question : Qu’as-tu fais de ta vie que tu puisses me montrer ?

 

 Alors, serons-nous vraiment prêts à répondre à cette exigeante question ?

 

(fin de l’extrait)

 

© Daniel Robin mai 2016.

 

 

 

 

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